Cordilliere blanche
Du 13 au 20 juillet 2012 :
Le trajet qui nous mene de Cuzco a Huaraz est le plus long trajet en bus effectue a ce jour (par nous, point de pretention a d´autre record). Apres un bus de Cuzco - Lima de plus de vingt heures nous enchainons directement avec un bus Lima - Huaraz de plus de huit heures. Deja en piteux etat arrives a Lima, je vous raconte pas arrives a Huaraz... Nous ne faisons pas les difficiles pour trouver l´auberge, la premiere fera l´affaire avec pour inspiration : "On cherchera mieux demain !". En plus ca tombe bien, il y a une boutique informatique juste a cote, on va pouvoir demander ce qu´ils peuvent faire pour notre ordinateur !
Ah oui, parce que tous nos lecteurs le savent deja, mais chronologiquement c´est dans la cafeteria de la station de bus de Lima que nous avons decouvert que le PC etait hors service. Triste decouverte que nous pleurons encore à ce jour chaque fois que nous passons à coté d´une enseigne "Free Wifi", comme par exemple dans des stations de bus où nous avons 2 heures d´attente avant le depart, ou encore dans les backpackers sous les parasols des terrasses aux heures du jour les plus chaudes (parfois au bord d´une piscine, c´est rare mais c´est arrivé), enfin bref, toutes ces occasions que nous saisissions auparavant pour rédiger le blog, trier nos photos, les renommer (aviez-vous remarque tous ces petits noms qui courraient sur le titre des photos sur notre blog, eh bien c´est terminé !), skyper, etc. Enfin bref... partager avec tous notre voyage ! Nous nous disons qu´il vaut mieux avoir vu cassé notre PC qu´un de nos femurs, ou les quatre, ou quoi que ce soit d´autre, mais tout de meme... c´est dommage.
Mais bon l´échope "Doctor Computadora" nous donne, malgré un nom qui fait peur, une petite lueur d´espoir...
Une bonne nuit plus tard nous allons nous promener dans Huaraz qui est la principale ville de la region de la Cordilliere blanche, une chaîne de montagnes dans la continuité des Andes (voir meme partie integrante des Andes, a verifier...) dont environ 40 sommets culminent a plus de 6000 metres. La ville en soit n´est pas fabuleusement interessante mais les environs, eux, offrent tout ce qu´il est possible en terme de nature et de sport. Nous profitons de la ballade egalement pour changer d´auberge avec une terrace donnant sur ces sommets.
Nous décidons de faire un trek après un peu de repos bien merite après tout ce transport, et puis Hugo reste en convalescence depuis Cuzco (une sorte de grippe qui l'a assomé pendant quelques jours), ca tombe bien, il y a un home cinema dans la nouvelle auberge.
Finalement, après 2 jours de repos, ca y est ! Nous partons pour le trek de quatre jours de Santa Cruz apres deux jours de flânerie dans Huaraz et deja une premiere deception offerte par "Doctor Computadora", le PC n´est pas prêt avant le trek. Qu´à cela ne tienne, dans trois jours ce sera bon. Extrait :
- "C´est sûr hein ?
- "Oui, oui c´est sûr, j´ai regarde rapidement les donnees sont conservables et le disque n´est pas cassé.
- "Ah ! C´est bien. Mais, c´est sûr hein ?
- "Oui c´est sûr, y a pas de probleme !"
Ah la la... Les "Y a pas de probleme" sud-americains... Vous pouvez etre sûrs qu´il va y en avoir... des problemes ! (ca vaut aussi pour le Vietnam, le Guatemala... et d´autres mais ca va être dur de tous les citer, sinon il n´y aura plus d´encre...).
Debouts de bon matin pour le depart du trek, vers cinq heures, car il y a un bon bout de bus à faire. En fait, il faut traverser la chaîne montagneuse en bus d´ouest en est car la marche nous la fait traverser d´est en ouest. La difference c´est qu´en bus on met deux heures, et a pied trois jours ! La route est bien evidemment sompteuse et la vue depuis le col a 4800 metres d´altitude est eblouissante. Mais c´est dommage parce qu´on vient deja d´utiliser deux superlatifs, alors on reste d´être a cours pour la suite... Mais regardez, ca les vaut bien :
Les sommets enneigés à droite culminent a plus de 6000 metres, a gauche c´est le Huascaran qui culmine à 6768 metres et qui est le toit du Perou et presque le point le plus eloigné du centre de la terre. Bien plus eloigné qu´en est l´Everest qui culmine pourtant à 8848 metres. Vous avez dit bizarre... Au milieu les deux petits lacs c´est la vallée par laquelle nous sommes arrivés, d´ailleurs on apercoit un peu la route en fond ainsi et surtout que sur la gauche, je vous raconte pas l´angoisse dans les virages. Le col passé, les mulets sont chargés et nous voila partis pour 4 jours et 3 nuits dans la montagne avec notre groupe de 14. Ca commence tranquillement par une petite apres-midi de marche sans trop de denivelé au bas de la vallée, et c´est déjà joli !
La fin de journee nous fait arriver a notre premier campement, 3870 metres d´altitude tout de même, et la nuit sera fraîche, même dans les très epais duvets fournis par l´agence. Le truc bien avec des mulets et des gens qui s´occupent du matériel et de la nourriture, c´est que la tente ne pèse pas lourd sur noséepaules et que quand on arrive, elle est déjà montée, le bonheur ! Le deuxieme jour nous nous levons sous la grisaille et ca nous zappe un peu le moral... quand on apercoit un p´tit bout de sommet qui glisse le bout de son nez entre deux nuages, on se dit qu´on rate un spectacle de toute beaute et on espère que le reste du trek se fera sous un beau ciel bleu. Et on essaie de positiver, apres tout cette grisaille, elle a un petit charme, et comme la deuxieme journée n´est qu´une affreuse montée de 1000 metres, la neige nous évite d´avoir trop chaud (un vrai point positif pour Axelle qui a tendance à surchauffer !)
La montée est plus dure pour l´une d´entre nous (tout en gardant le sourire) et moins pour l´autre, et l´arrivée au col de Punta Union à 4750 metres est un vrai soulagement. D´autant plus que de là :
- on a une belle vue degagée de l´autre côté
- on va manger
- on sait que ca ne va plus faire que redescendre pendant deux jours
- on est à l´abri du vent
- et y a un joli panneau
La deuxième journée se termine donc en descente... ouf ! Même si seulement l´un de nous a un sac mais pas l´autr(e) la montée ça n´est pas une partie de plaisir a des altitudes pareilles. Et en plus au campement on met les pieds sous la table, et dans la tente ! Le pied ! La tempête est derriere nous, il faut croire qu´elle n´arrivait pas a franchir la montagne (elle non plus ne devait pas aimer la montée) et le ciel bleu tant souhaité est de retour, laissant presager une plus belle journee pour le lendemain, déjà le troisième jour ! Les repas dans la tente commune sont... comment dire... conviviaux ! D´aucun dirait que la tente etait trop petite... Le petit groupe pas si petit reprend des forces à la bougie autour d´une bonne soupe et d´un plat chaud. Toutes les jambes sont tiraillées par cette premiere vraie journée de marche et déjà un membre du groupe se fait porter absent du fait d´un mal... de l´altitude (c'est pas nous!).
Grand bleu au sortir de la tente le troisième jour et des sommets dégageé ! Vous reconnaitrez certainement celui-la :
Essayez de vous l´imaginer avec des étoiles arrivant tout autour en tournant avec un seau de pop corn sur les genoux et vous aurez le logo d´un distributeur de film modialement connu. Si non, regardez quelques films.
La marche du troisième jour nous fait avancer plus en aval dans la vallée avec un détour de quelques heures pour aller voir un lac de toute beauté au pied d´un glacier, ou de plusieurs glaciers, difficile a dire avec toutes ces montagnes ! Le soleil nous permet de jouir des plus belles couleurs d´émeraudes du lac, sédiments et mineraux obligent, et nous permet de bronzer un petit peu, tout comme les petits larmottes, un drôle d´animal à la croisée des gênes entre un lapin et une marmotte (désolés on n´a pas trouve mieux).
Ce petit détour pour aller dans ce cirque est certainement le clou du trek, tant les paysages sont superbes. Après nous revenons carrément dans le creux de la vallée à proprement parler puis nous suivons la pente jusqu'au campement, finalement les journées de marche ne sont pas si harassantes et le trek aurait été tout à fait faisable en 3 jours / 2 nuits voire en 2 jours / 1 nuit en mettant vraiment le paquet plutôt qu'en 4 jours / 3 nuits. C'est aussi ça l'avantage d'un voyage longue durée, ça permet de faire des choses comme ça en passant, allez hop 4 jours / 3 nuits, pas de problème sur le planning, alors que dans le cadre de vacances ce trek prendrait (si l'on intègre les temps de trajet pour aller à Huaraz depuis Lima) déjà une semaine, ce qui l'excluerait quasi-automatiquement d'un programme de vacances. D'ailleurs tous les membres du groupe sont en vacances de quatre semaines et plus, une chance semble-t-il surtout européenne compte tenu des nationalités rencontrées...
Le fond de la vallée a subi il y a quelques années l'impact d'avalanches plus en amont et se retrouve désormais plein de sédiments tout blanc ! Une vue plutôt originale qui devrait bien évoluer dans les prochaines années avec le retour programmé de la végétation... à suivre lors de notre prochain voyage !
Encore un chouette campement nous attend. Plus bas et donc moins froid on dort cette fois à seulement à 3760 mètres. Heureusement que les duvets fournis ne sont pas encore trop abîmés, juste déchirés un peu partout, c'est tout ! C'est la dernière nuit du trek et on se laisse quand même doucement bercer par des rêves de vrai lit le lendemain à Huaraz, et de vraie douche aussi !!!
Le lendemain matin, l'allemand et joyeux luron du groupe motive tout le monde entre deux dégivrages d'orteils pour la photo de groupe. Un couple de français qui passait par là se retrouve donc en charge de prendre la photo... avec facile une dizaine d'appareils !
La dernière journée de marche est courte et facile, avec en plus le plaisir de croiser tous les gens qui démarraient le trek dans l'autre sens en montée ! C'est donc plutôt une matinée de marche en fait, suivie d'un lunch rapide puis de 3 heures de bus environ pour rentrer à Huaraz. Nous abandonnons, avant de reprendre le bus, un fidèle compagnon nommé Youki qui aurait bien été capable de faire le trek en 1 jour / 0 nuit, lui, mais rester avec nous lui offrait sans conteste un accès plus facile à la nourriture ! Bien courageux ce p'tit clébard, surtout la nuit...
