LA TRAVERSEE DU DESERT

Publié le par Axelle & Hugo

Du 10/01/12 au 20/01/12 : De Adelaïde à Darwin, 3000 kilomètres.

 

Après Kangaroo Island, nous voici de retour sur la « terre ferme » à Adélaïde pour planifier notre remontée vers Darwin. 3000 kilomètres de déserts à traverser, un trajet sud nord en plein centre de l’Australie et qui prend fin dans les contrees humides de l'Australie tropicale.

 

Nous nous essayons pour la première fois de notre voyage aux auberges de jeunesse australienne, appelées communément Backpackers. C’est le moyen le moins cher que nous ayons trouvé pour dormir en ville, le camping n’étant pas toujours accessible sans voiture, et le Couch Surfing ne donnant pas toujours de réponses positives. Les Backpackers sont donc les lieux de rassemblement des… backpackers (à traduire par jeune voyageur) où on dort dans des dortoirs allant de 4 à 20 lits (principalement mixtes). Grosso modo on y trouve : une grande cuisine mise à disposition pour faire sa petite popotte, un espace détente avec une télé et des canapés, et enfin des sanitaires. C’est l’endroit parfait pour rencontrer des gens et aussi pour ne pas dormir. En effet la moyenne d’âge tourne plutôt autour de la vingtaine que de la trentaine, et l’on se rend compte que les priorités divergent sacrèment en 10 ans ! (et oui, nous ressentons que nous prenons de l’âge et que nous nous éloignons de nos 25 ans). Pour la première fois de notre séjour nous partageons donc notre chambre. Cela nous fait rencontrer un couple de globe trotters, une italienne et un suisse, avec qui nous allons décider de faire un bout de route en commun, à savoir la première moitié du parcours soit environ 1500 kilomètres jusque l’Uluru (Ayers Rock). Ce couple (Simon et Gaia) a eu la même envie de parcourir le monde, ils l’ont fait en sens inverse (partis du Mexique il y a 8 mois). Nous pourrons partager avec eux leurs histoires de voyage et échanger de bons conseils pour la suite de nos voyages (bien pratique pour converser dans la voiture sur plus de 1 500km).

 

Nous passons une bonne partie de la journée du 10 en ville à gérer le programme de ces 10 jours de traversée et nous passons notre 2ème soirée à Adélaide chez Jérémy (un couchsurfer) au nord d’Adélaïde (étudiant d’une vingtaine d’années), extrêmement sympa et très disponible pour nous. Nous passons une très bonne soirée chez lui et dans un bar d’Adelaïde autour d’une bière avec son grand frère à papoter sur l’Australie et les voyages. Le lendemain matin il nous dépose à l’agence de location de voiture à 8h du matin où nous retrouvons nos compagnons de route pour les 5 prochains jours.

 

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Notre road trip à quatre démarre donc le 11 Janvier dans une ford falcon xr6 grise, berline sport suite à une montée en gamme de véhicule faute de la disponibilité de la voiture normalement louée. Petite frayeur avant le départ : l’agence HERTZ refuse de nous inscrire en tant que conducteurs car nous ne sommes pas en possession de nos permis français originaux au côté de notre permis international, du grand n’importe quoi ou plutôt du grand zèle de la part d’une guichetière mal aimable et très certainement déçue que nous n’ayons contracté aucun des produits complémentaires d’assurance qu’elle aura essayé de nous vendre et sur laquelle elle aurait très certainement perçue une commission. Bref et heureusement, notre ami suisse avait son permis original et nous prenons la route avec lui seul autorisé à conduire, à 4 et pour 1500 km, logique !

 

Nous quittons Adélaïde avec une voiture blindée des bagages de quatre globe trotters et d’un bon plein de course ! (la flambée des prix au milieu du désert et pire encore que la flambée des températures) direction plein nord, la route reste quelque peu océanique jusque Port Augusta puis après commence le désert. Le soleil est de plomb et la route apporte son lot de dépaysements. Quelques lacs de sel et très peu de relief sur ce tronçon. Nous arrêtons notre première journée de route après 500km dans la Woomera. Plus l’on s’enfonce dans le désert plus les villes sont petites et espacées. Woomera a été une base de développement et d’essai d’armement après la seconde guerre mondiale et un parc, seule et pas vraiment sensationnelle attraction de la ville, rassemble de nombreux modèles. Nous nous posons côte à côte au camping (pour nous) et au backpacker (pour Gaïa et Simon), et un fabuleux coucher de soleil vient trinquer avec nous pour l’apéro.

Le 12/01, nous quittons Woomera pour Coober Pedy, capitale de renommée internationale pour la pierre d’opale (bon, certes, il faut être du milieu…), un petit tronçon de route de plus en plus désertique de 300 kilomètres seulement et nous arrivons à sous une chaleur modérée de 35°C. Un peu frais pourraient dire certains locaux quand on sait que les températures dépassent régulièrement les 50°C dans cette saison. Nous visitons une ancienne mine d’opale et les habitations souterraines d’époque que les mineurs avaient élaborées pour se protéger de la chaleur. Ces habitations sont d’ailleurs toujours d’actualité (hôtels souterrains pour les touristes et maisons souterraines pour les locaux) et permettent d’avoir un lieu de vie à température constante denviron 24°C degrés tout au long de l’année. Le point de vue sur la ville est plutôt atypique, peu de bâtiments ressortent du paysage et l’on voit partout des monticules de terre extraite depuis un peu moins d’un siècle (plus d’1 million de tas d’après les guides). Petite anecdote qui nous aura coûté un peu d’argent et de sueur : l’oubli des clés dans le coffre de la voiture qui s’est revérouillée. Nous nous sommes donc retrouvés à 17h sur le parking de la mine avec la voiture pleine de toutes nos affaires et avons dû faire appel à un dépanneur pour la première fois (heureusement très réactif). Nous croisons les doigts pour que notre assurance prenne en charge cette maladresse !!! Ensuite dito veille : camping, apéro, coucher de soleil, dîner et dodo.

 

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Le 13/01 nous nous levons à 5h00 pour prendre la route et atteindre un spot local de renom pour les levers de soleil, « The Breakaways » (certaines scènes de film ont été tournées là : trilogie Mad Max, Priscilla folle du désert et autres…). Plutôt venteux mais très joli, nous enchaînons sur notre plus grosse journée de route, 800 kilomètres, avec pour objectif de voir notre premier coucher de soleil sur l’Uluru.

Nous arrivons dans les temps, enfin, le temps horaire parce que météorologiquement parlant s’était plutôt couverture nuageuse homogène, pluie, vent et pas un rayon de soleil sur le caillou ! Soit bien peu de chance si l’on considère le voyage pour arriver là et la saison qui est censée être le plein été ici ! Enfin on se dit qu’on aura plus de chance le lendemain. Hélas ! Pas moyen de voir ce rayon si connu sur le rocher ! Ni pour les 2 levers de soleil suivants (et oui, on est sortis du lit à 5h du matin 2 jours de suite et plein d’espoir) ni pour le coucher du lendemain. Donc pas de beaux clichés mais quand même de bons souvenirs et quelques photos sympas de l’Uluru et des Kata Tjuta, beaucoup moins emblématique mais tout aussi chouette à voir et à parcourir en randonnée.

 

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Nous avons donc passé 2 jours dans le parc national, à randonner autour de ce majestueux caillou, à nous imprégner des histoires aborigènes et à grimper sur les rochers des Kata Tjuta (sous la pluie). On repart donc du « Uluru – Kata Tjuta National Park » le 15 en se disant que ça reste tout de même une expérience exceptionnelle que d’avoir dû sortir les polaires en plein été à Uluru… Il faisait 20°C mais avec du vent pour nous ça commence à faire frais ! Nous déposons nos 2 compagnons de voyage à l’aéroport le 15 à midi et continuons la route tous les 2 pour Alice Springs en passant visiter le Kings Canyon : impressionnant et avec une belle randonnée offrant des vues très impressionnantes et vertigineuses. Nous faisons les trois quarts de la randonnée seuls, ce n’est pas la haute saison ici en plein été. Nous terminons notre voyage avec notre Ford Falcon XR6 aux magnifiques « West Mac Donald Ranges » (chaîne montagneuse traversant Alice Springs), et avec le retour du beau temps qui plus est ! Cette chaîne montagneuse est propice à de belles randonnées, ce qui n’est pas toujours évident sous un soleil de plomb, heureusement on peut se baigner dans l’eau douce des « hole » que l’on trouve généralement à chaque point de rando. Bloqués par la tombée de la nuit qui nous oblige à planter la tente sur le parking des Simpson Gap, un panneau en anglais plein de mystère stipulant « NO CAMPING ! » nous laissera à jamais le doute d’avoir passée notre première nuit de camping illégal… Nous dormons très peu et très mal dans notre tente Décathlon qui ne ventile pas pour un sou, et nous nous levons donc avec le soleil et les moustiques qui ont envahis le coin attirés par notre sang exotique d’européens !!!

 

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Le 17 nous passons une petite journée à Alice Springs, rien de particulier dans cette ville au milieu du désert (si ce n’est les nombreux aborigènes que nous pouvons croiser dans les rues, hagards et sérieusement imbibés d’alcool !). Nous y avons quand même acheté notre premier souvenir, un joli petit tableau aborigène !!! Australie oblige. Puis nous échangeons notre berline sport pour un campervan. Le van que nous avions réservé devait être un petit modèle, mais de même que pour la voiture une faute de disponibilité du loueur nous fait monter en gamme et nous récupérons une camionnette de 12m3 aménagée en camping car ! Les loueurs proposent de relocaliser leurs véhicules sur des sites plus touristiques en proposant un prix très attractif à la journée mais dans un nombre de jours et de kilomètres limités. Ce van nous aura donc couté 20 €/jour, un super prix si l’on considère que c’est plutôt 100 à 150 €/jour pour ce type de véhicule. Nous prenons la route plein nord depuis Alice Springs sous un soleil de plomb. La traversée du désert continue, un peu plus en relief et un peu plus varié coloristiquement parlant, nous faisons une halte à une encablure des « Devils Marbles », des cailloux ronds posés au milieu du désert, très surprenants à voir. Nous arrivons à temps pour le coucher du soleil qui donne une couleur splendide à ces rochers. Notre camping en plein désert nous offre la possibilité de mettre la clim dans le van (enfin c’est surtout nous qui nous sommes offert le camping qui nous a offert la possibilité de mettre la clim) et c’est tant mieux parce que sans ça, il fait bon dans le camion ! Pas loin de 40°C dehors et au moins autant à l’intérieur. Le luxe de se payer un camping nous permet de faire un « plouf » à 20h dans une piscine en admirant un superbe ciel étoilé. Nous profitons également des barbecues mis à disposition des campeurs pour faire griller nos steaks de kangourous fraîchement acheté le matin à Alice Springs !

 

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Le lendemain nous partons toujours plein nord direction Katherine et ses gorges. 700 km de ligne droite et très peu fréquentée… Les quelques véhicules que nous croisons sont des « Road Train », un camion de marchandise pouvant aller jusqu’à tracter cinq remorques, soit plus de 50m. Ces camions remplacent le train ici et permettent d’approvisionner les différents magasins des villes situées au milieu du désert. Peu de stops sur cette route… Le trajet pour la journée s’arrête à 100km de Katherine pour profiter des sources thermales (et chaudes) de Mataranka. A ce stade nous avons quitté le désert et sommes rentrés au fil des 1200km parcourus depuis Alice Springs dans l’Australie tropicale chaude et humide de Darwin et de ses environs. Après un petit bain (le premier d’une loooooongue série) bien mérité nous allons dormir dans un campsite non loin et sans prise de courant (il faut comprendre gratuit), un rude baptême de nuit tropicale dans une camionnette bien trop peu ventilée (les ouvertures non pourvues de moustiquaires devant IM-PE-RA-TI-VE-MENT rester closes afin de garder un petit peu de sang pour le lendemain… toujours utile ! Compter environ 1 moustique au cm3).

 

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Le lendemain bain matinal thermal (un autre), enfin uniquement pour Hugo et départ pour Katherine de bonne heure afin de profiter des gorges. Arrivée sur place : chaleur + humidité = accablant, nous faisons une randonnée aller retour de 2h jusqu’à des chutes d’eau où l’on peut se baigner (encore). La saison humide n’étant pas la saison touristique nous profitons seuls du magnifique trou d’eau pendant les 2 heures les plus chaudes de la journée. Il faut savoir que non seulement nous sommes dans la région de l’Australie tropicale, mais que nous y sommes en pleine saison des pluies « la wet season » pour nos lecteurs anglophones… Le retour de cette randonnée a été un vrai calvaire (enfin pour Axelle qui a surchauffée malgré le bain frais !!). De retour au « visitor center » (que nos amis francophones traduiront d’eux-mêmes), nous refaisons le plein de frais, coca et air conditionné, pour calmer la surchauffe et rencontrons un couple de français, globetrotters également que nous avions suivi la veille sur la route. Nous sympathisons donc avec Sandra et Thomas que nous recroiserons par la suite... Le monde est tellement petit qu’après avoir échangé nous nous rendons compte que nous avons des amis d’école en commun !!!

 

Enfin, nous quittons Katherine pour Darwin afin de rendre notre van dans le très court délai de 4 jours.

 

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Publié dans Australie

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