En route pour Copacabana... au bord du titicaca

Le 18/06/2012 :

Nous arrivons à La Paz le lundi matin de très bonne heure par notre bus de nuit qui nous dépose à la gare centrale. Notre correspondance pour le lac Titicaca n’étant pas encore en poche nous partons en quête d’un bus en partance pour Copacabana, la rampe de lancement côté bolivien du tourisme lacustre. Nous faisons deux équipes, la première avec Axelle et Thibaut (les deux meilleurs hispanophones) pour aller chercher les billets, la deuxième avec Camille, Thé Loc et Hugo pour aller boire un café et manger des gâteaux… Qui a dit « pas équitable » ? Les deux équipes s’acquittent de leur tâche sans problème, par contre un problème, nous en trouvons un dans l’œil gauche d’Hugo que la nuit dans le bus avec des lentilles plus tout à fait neuves additionnées d’un cache-œil pas tout à fait propre a irrité. Et même une fois les lentilles ôtées rien n’y fait, ça pique ! Qu’à cela ne tienne, un peu de collyre et ça ira mieux une fois à Copacabana… Mon œil ! Cela ne fait qu’empirer pendant le trajet. Sur la route un point de passage fluvial nous fait tous descendre du bus pour embarquer dans une espèce de grande barque tandis que notre bus embarque sur une espèce de grande barge. Notre première emarcation sur le plus grand et le plus haut lac navigable au monde.

Une fois arrivés sur place, cela ne va toujours pas mieux et c’est borgne qu’Hugo monte à grandes peines jusqu’aux hauteurs de Copacabana où nous nous installons dans un superbement mignon petit hôtel que nous offre Camille Thibaut et Thé Loc pour nos anniversaires. Après une bonne douche pour tout le monde, nous refaisons deux équipes… décidemment. La première, qui tente une sieste convalescente composée d’Hugo, et la deuxième, composée de tous les autres qui part explorer la ville et ses douces vibrations hippies, ses monuments, sa cathédrale, sa place, sa chapelle aux bougies et ses bières en terrasse…

Une bonne sieste ! Quoi de mieux pour se réveiller bon pied bon œil ? Probablement rien, mais en l’occurrence ce ne fut pas suffisant et maintenant en plus d’être douloureux, c’est gonflé et vraiment pas beau à voir ! Enfin, c’est ce qu’Axelle dit parce qu’Hugo lui n’en dit pas grand-chose, désormais même incapable d’ouvrir l’œil droit qui n’a rien. Mais l’utiliser faisant inévitablement rouler l’œil gauche dans son orbite… insoutenable ! Sans parler de panique, on va dire que l’on commence à s’inquiéter, donc Axelle s’en va quérir l’aide de la réception pour appeler un médecin qui arrive à peine une demi-heure plus tard. Inutile de préciser que le matériel ophtalmologique fait défaut ici, une bonne lampe torche suffit à diagnostiquer une inflammation de la paupière, pour la cornée… on verra plus tard ! Le seul centre ophtalmologique se trouve à La Paz. Le médecin est assisté d’un boucher anciennement affecté à la découpe des carcasses de l’abattoir de La Paz, et, pas de chance, c’est lui qui fait la piqûre d’anti-inflammatoire dans les fesses. Etrangement revient en mémoire le souvenir d’un documentaire animalier sur les fléchettes anesthésiantes utilisées pour la sauvegarde des éléphants d’Afrique… La gentille équipe s’en retourne après nous avoir laissée un flacon d’antibiotique et un flacon d’anti-inflammatoire, fait remplir plusieurs feuillets de paprasserie et nous indique que les frais s’élèvent à environ 300 ou 400. Inutile de préciser la monnaie, tout le monde comprend bien sûr qu’il s’agit de bolivianos (environ 35 euros). Inutile ?... Pas si sûr… Sur ce nous allons au restaurant de l’hôtel pour le dîner et qui propose en dessert une fondue au chocolat !

Après notre dîner, notre médecin dédié aux touristes malades revient sur les coup de 23h pour vérifier que son diagnostique n’est pas erroné et que son patient tient toujours debout.

Le lendemain matin, ça va mieux ! L’anti-inflammatoire a fait son effet et l’antibiotique commence le sien, les lunettes feront le reste... Nous quittons l’hôtel pour l’embarcadère qu’Axelle a déjà rejoint de manière anticipée pour racheter les cinq billets de bateau égarés la veille en même temps que le petit porte-monnaie rose avec 300 bolivianos dedans (conversion dans le paragraphe précédent) ! Sur la route du port nous croisons le médecin qui était en retard pour nous présenter la note (normal le temps de taper tous les zéros) l’ensemble des justificatifs est très bien présenté, seule surprise ce ne sont pas des « bolivianos » mais des « dollars » qui viennent derrière le chiffre… 360 !!! Les yeux (presque) tout écarquillés Hugo demande au cas où s’il n’y a pas une erreur, évidemment non ! Et évidemment personne n’a autant d’argent donc… on verra plus tard. Entre temps les yeux ronds d’Axelle ont eu raison du seuil de pitié du vieil homme chargé de l’embarquement sur les bateaux et nous parvenons à y grimper sans repayer les tickets, direction l’Isla del Sol, l’île du soleil.